lundi 7 mars 2016

Périr sous une pile de journaux

Suite à la publication du Manifeste pour une plate-forme médiatique étudiante en 2016, dans lequel était mise de l’avant l’idée de créer un nouvel espace de délibération pour le mouvement étudiant, un texte de réflexion intitulé Un Ultimatum toujours d’actualité a été écrit par un membre du comité journal de l’ASSÉ (qui a depuis démissionné pour un poste rémunéré) afin de répondre aux critiques formulées dans le manifeste à l’encontre de l’Ultimatum. Nous proposons donc à notre tour de répondre aux arguments avancés dans ce texte de réflexion, dans le but de clarifier, d’une part, ce que nous reprochons à l’Ultimatum et à la conception de la politique qu’il présuppose dans sa forme actuelle, et d’autre part, de préciser en quoi la plate-forme médiatique dont nous proposons la création nous semble nécessaire pour réaliser une autre conception plus juste à nos yeux de la politique.


L’auteur commence son texte de réflexion en citant des extraits des débats à l’origine de la création de l’Ultimatum. Il rappelle que l’idée initiale était de créer un journal qui présenterait « l’ASSÉ et les sujets discutés en Congrès et son analyse ». Il cite ensuite un extrait d’une édition de l’Ultimatum parue en 2003 et énonçant ce qu’il considère comme la principale raison d’être du journal : « L'information est à la base d'un réel pouvoir. Par la production d'un journal dont le contenu est déterminé par et pour les étudiantes et étudiants (par la pratique de la démocratie directe en Assemblée Générale), l'ASSÉ se dote d'un outil essentiel à la construction d'un rapport de force! ». De ces principes de base à l’origine de la création de l’Ultimatum, l’auteur conclut : « Ainsi, il y avait une volonté claire de la part de l’ASSÉ de donner une voix aux revendications, principes et luttes des associations étudiantes telles que manifestées en Congrès, et qui sert à la promotion de ceux-ci à travers le Québec. L’instrument de diffusion de ces positions est donc l’Ultimatum. »


Nous pensons que ces citations proposées par l’auteur en introduction de son texte et sur lesquelles il fonde ensuite sa démonstration demandent une interprétation qui ne se contente pas d’en effleurer la surface. À moins de vouloir en faire des slogans vides et sans histoire, ces citations ayant servi à enregistrer et à conserver la trace de débats marquants au sein de l’ASSÉ doivent être ouvertes aux interprétations conflictuelles que fait surgir tout débat sérieux. Dans chaque procès-verbal écrit afin de conserver des traces de nos délibérations passées se trouve autant la possibilité de faire surgir le conflit à nouveau que celle de le faire disparaître sous la façade d’une unité trompeuse.


Par exemple, s’il est vrai que l’idée initiale derrière la création du journal l’Ultimatum était de présenter « l’ASSÉ et les sujets discutés en Congrès et son analyse », encore faut-il se demander si les sujets discutés en congrès y sont présentés de manière à ce qu’on puisse les replacer à l’intérieur des débats qui leur ont donné vie, ou bien s’ils sont présentés dans l’abstraction d’un message unitaire conçu pour être facilement communicable au plus grand nombre d’étudiants et d’étudiantes possible. Poser la question en ces termes permet d’identifier le lieu précis où se sépare la conception de la politique que nous attribuons à la défense de l’Ultimatum proposée par l’auteur de la conception que nous mettons de l’avant avec la plate-forme médiatique. En effet, l’auteur lui-même, dans son texte de réflexion, offre une réponse très claire à cette question :


En tant que médium qui offre un contre-discours et qui se veut un outil de mobilisation de masse, il s’en suit logiquement que l’Ultimatum s’adresse à la population étudiante au sens large. On pourrait faire l’argument qu’il ne vise pas en premier lieu les personnes les plus mobilisées et/ou les plus radicales au sein d’une association étudiante. Et c’est là l’une de ses grandes forces! L’Ultimatum n’est pas un lieu de débat entre socialistes et anarchistes, ou entre les gens pro-structures et les gens préférant les groupes affinitaires. Comme j’ai dit, l’Ultimatum vise la mobilisation de masse, et s’il était une plateforme de débat entre différentes facettes de l’extrême gauche étudiante (débat qui, entendons-nous, n’intéresse qu’une infime minorité des 80 000 membres de l’ASSÉ), le rôle de mobilisation qui lui a été attribué à sa fondation serait caduc. Un espace de discussion quant aux problématiques existant au sein de la gauche et de l’extrême gauche étudiante pourrait très bien s’implanter, le milieu militant n’étant pas saturé. Cependant, un espace de discussion ne devra jamais remplacer un outil de mobilisation de masse. Ce sont deux raisons d’être différentes.


La fonction de l’Ultimatum, selon l’auteur, n’est donc pas de présenter les sujets discutés en congrès, mais plutôt de sélectionner, parmi ces sujets, les quelques éléments assez consensuels pour qu’on puisse les résumer sans être obligé d’aborder des débats ne concernant selon lui « qu’une infime minorité des 80 000 membres de l’ASSÉ ». En plus d’utiliser la fort malheureuse image de la majorité silencieuse pour minimiser l’importance de débats que lui-seul, si ça se trouve, considère ennuyeux, l’auteur laisse ici transparaître une conception de la vie politique que le Manifeste pour une plate-forme médiatique visait précisément à critiquer. L’idée selon laquelle la raison d’être des médias étudiants est de produire un message unitaire et facilement consommable par des masses de la part desquelles aucune réponse n’est attendue sinon un vote du bon côté en AG, voilà ce dont nous aimerions débarrasser le mouvement étudiant. Nous pensons que la dichotomie établie par l‘auteur entre « outil de mobilisation » et « espace de discussion » trahit une logique hégémonique que l’on peut résumer ainsi : la Vérité parle à travers l'Ultimatum, mais rien ne vous empêche de jaser ailleurs si ça vous chante. Enfin, si la séparation qui existe effectivement entre « les personnes les plus mobilisées au sein d’une association étudiante » et les autres ne peut pas être ignorée, nous croyons que la dernière chose à faire est de l’institutionnaliser sur la base d’une dichotomie entre le débat de fond et la mobilisation de masse. La création d’une plate-forme médiatique où seraient rendus disponibles et susceptibles d’être investis par le plus grand nombre les débats les plus déchirants du mouvement étudiant représente selon nous le meilleur moyen d’en finir avec une telle séparation.


Nous sommes tout à fait d’accord pour dire, avec l’auteur, que « l'information est à la base d'un réel pouvoir ». Mais ici à nouveau, il faudrait dépasser la façade de l’énoncé et préciser la manière par laquelle pouvoir et information s’enchevêtrent au sein de la pratique concrète de la politique. Pour notre part, nous considérons que le fait de centraliser l’information ainsi que les décisions relatives à sa diffusion dans le but de la rendre fonctionnelle au sein d’une logique de communication de masse est indissociable d’une centralisation du pouvoir politique en tant que tel, et donc incompatible avec une logique de démocratie directe. Si l’auteur considère qu’une démocratie directe forte dépend d’un journal martelant un message unitaire et facilement consommable par les masses, nous affirmons au contraire que c’est seulement lorsque les débats qui déchirent le mouvement étudiant et en font un potentiel espace de délibération politique seront menés publiquement et rendus accessible au plus grand nombre que nous pourrons parler sans fausse conscience de démocratie directe. De même, si l’auteur est préoccupé par la préservation d’un « rapport humain » entre les masses et les militants et militantes qui leur fournissent l’information, rapport qui serait selon lui mis en péril par le passage d’un bon vieux journal papier à une plate-forme virtuelle, nous nous préoccupons pour notre part de faire advenir des relations politiques égalitaires entre les militants et les militantes qui s’impliquent dans le mouvement étudiant. C’est-à-dire des relations au sein desquelles la séparation entre les personnes qui produisent l’information et celles qui la reçoivent serait rendue caduque par la démocratisation maximale de la possibilité de prendre publiquement position sur les questions les plus litigieuses de la politique étudiante. En l’absence d’une telle égalité politique, les lamentations sur la perte des rapports humains ne sont rien d’autre que du bavardage tout prêt à se renverser précisément en ce qu’il dénonce.


De plus en plus, l'Ultimatum est considéré désuet par les assemblées générales elles-mêmes. À Saint-Laurent, on s’oppose à sa livraison ; à Marie-Victorin, on souligne son impression abusive ; à Maisonneuve, plus de 70 % de l'AG s'abstient sur le simple rappel de «la pertinence de l’Ultimatum comme outil de mobilisation et d’information essentiel aux luttes étudiantes et populaire.» Il serait temps d'en tenir compte plutôt que d’inciter bêtement à en distribuer toujours plus, comme si de rien n’était. Si la majorité silencieuse à laquelle se réfère l’auteur pour marginaliser les débats de fond qui divisent la gauche étudiante mériterait qu’on la consulte avant de parler en son nom, la parole des assemblées générales, elle, est éloquente et ne doit plus être ignorée.


Thierry Beauvais-Gentile, SECMV
Alice Brassard, SECMV
Jadd-Abigael Céré, AGEECJ
Dorian Desjardins-Leclerc, AGECVM
Chanel Fortin, SECMV
Jean-Christophe Gascon, AFESH-UQAM
Félix Dumas-Lavoie, SECMV
Louis-Thomas Leguerrier, AELCUM
Samuel Nolet, SECMV
Valérie Simard, ADEESE-UQAM

mercredi 3 février 2016

Manifeste pour une plate-forme médiatique étudiante en 2016

Depuis sa création il y a maintenant 15 ans, l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) nous a habitué-es à la projection d’une gauche étudiante unanime et de plus en plus lisse. L’Ultimatum, son organe de propagande, aura servi de véhicule aux lignes officielles de l’organisation, à la diffusion unidirectionnelle d’une pensée unique formulée par les directions successives de l’organisation. Les quelques tentatives d’en faire une plateforme d’animation d’un espace public oppositionnel ont été rapidement contrecarrées par la censure. Rien ne doit dépasser : un mouvement fort se doit de projeter l’image de l’unité et du consensus; aucune place pour la bien réelle diversité des tendances et pour le débat d’idées. Tout ce qui dépasse doit ou bien se ranger discrètement derrière les décisions au provincial, ou bien déserter le mouvement, ce que beaucoup ont hélas fait.


Dans ce contexte, l’apparition spontanée de Printemps 2015 et d’une multitude de groupes féministes sur les campus ces dernières années n’est pas surprenante pour la plupart d’entre nous. L’ASSÉ n’a pas su stimuler ni s’ajuster à l’effervescence qui a suivi la grève de 2012, à la diversité des tendances en processus d’organisation et à l’affrontement de multiples  visions dans le mouvement. Il n’y a qu’à constater le décalage entre la pluralité et le tranchant des points de vue exprimés dans le recueil de textes du congrès d’orientation de 2013 et le contenu des numéros de l’Ultimatum publiés depuis. Pour le dire autrement, l’ASSÉ a, depuis quelque temps, affaire à un retour du refoulé et pour qu’il ait voix au chapitre, il est temps pour l’ensemble de la gauche étudiante de se doter d’un journal à son image: plurielle.


Notre objectif pour ce faire est de produire un outil de diffusion qui dépasse le cadre du simple journal ou d’un site Web statique. Nous croyons qu’il faut dépasser les formules habituelles dans lesquelles le mouvement étudiant s’encrasse depuis des décennies et se rapproprier nos médias. Après tout, ce sont les médias étudiants qui ont créé les associations étudiantes, pas l’inverse, et l’existence conjointe de médias et d’associations fortes ne peut que nous être bénéfique à long terme. C’est pourquoi le fait de pouvoir commenter, débattre et se questionner serait au coeur de la forme de cette plate-forme: il est important que le mouvement étudiant se munisse d’un organe de diffusion aussi vivant et éclaté qu’il l’est lui-même. Nous voudrions concentrer l’information sur une plate-forme Web indépendante à laquelle seraient intégrées des sections au sujet de différentes thématiques. Cela permettrait en outre la production de compilations papier de textes en fonction de l’actualité ou de certains thèmes pour distribution locale.


Le choc des idées
Le mouvement étudiant a grandement besoin d'un journalisme qui sache incorporer le choc des idées, et se doit d'abolir celui où les grandes idées choquent. Nous sommes en effet d’avis que de nier l’existence de telles tendances, sous prétexte que cela nuirait à l’unité du mouvement ou bien que l’ASSÉ est une démocratie directe et que les tendances des élu-es n’ont donc qu’un pouvoir marginal, est un leurre qui contribue fortement à l’apathie et au centralisme observés dernièrement. Après la disparition du forum externe (2009) et la fermeture du groupe Facebook de l’ASSÉ (2015), les quelques débats qui ont voulu être apportés sur la liste de diffusion courriel ASSÉ-support, dernier lieu d’échange “non contrôlé” au sein de l’ASSÉ, ont été, et sont toujours, complètement marginalisés; encore et encore, “ce n’est pas l’endroit pour avoir des débats”. Eh bien puisqu’il le faut, cet endroit, nous le créerons en dehors de l’ASSÉ.


Éviter le choc des tendances qui s’assument au lieu de manoeuvrer en coulisses et vouloir projeter à tout prix cette fiction loufoque d’une unité politique étudiante à laquelle personne n’a jamais cru, sous prétexte de respecter les stricts mandats de l’organisation, font de l’Ultimatum une véritable Pravda: un journal terne, prétentieux et autoritaire, aux antipodes d’un digne mouvement étudiant combatif. Il est faux de dire que toutes les associations membres (et d’autant moins leurs propres membres!) composant l’ASSÉ forment une masse homogène, avec les mêmes intérêts, les mêmes mandats, les mêmes luttes. Chaque association étudiante a une “personnalité” unique, découlant essentiellement des militantes et militants s’y impliquant d’hier à aujourd’hui, mais aussi de leurs enjeux locaux et régionaux. Voilà pourquoi l’ouverture à des textes à différentes tendances de gauche et idées politiques donnerait à un nouveau média étudiant tout un dynamisme, se faisant du même coup un reflet nettement plus juste des débats qui traversent le milieu étudiant dans son ensemble.


Démontréalisons nos médias
Comme l’équipe provinciale de l’ASSÉ est dominée plus souvent qu’autrement par des universitaires résidant à Montréal y compris au comité journal et qu’une remise en question de sa ligne éditoriale ou de ses méthodes est exclue d’emblée, il est impossible de voir dans le contenu de l’ASSÉ une production fidèle et utile pour l’ensemble du mouvement étudiant québécois. Nous croyons que la création d’espaces d’information régionale stimulerait beaucoup la réflexion et encouragerait les étudiant-es de partout qui ne sont pas portés ou, plutôt, qui n’ont pas la chance de le faire à cause de la structure actuelle des médias étudiants, à produire du contenu, textuel ou non. Ainsi, chaque région participante bénéficierait d’un espace où transmettre et discuter d’enjeux locaux et régionaux. En plus d’encourager la participation, la communication entre régions s’en verrait également accrue: connaître les réalités de nos camarades de différentes régions peut nous permettre de nous trouver des allié.e.s, et ainsi s’unir pour lutter sur certains enjeux invisibilisés au sein du mouvement étudiant. Si les conseils régionaux se dotaient d’une plate-forme de diffusion d’informations indépendante de celle offerte par les organisations étudiantes provinciales, l’exposition fréquente de toute la diversité d’enjeux d’intérêt pour notre mouvement constituerait toute une force en faveur de la décentralisation de l’information et d’une bien plus grande diffusion des revendications et des idées de chacun-e.


Un médium avantageux
Un mouvement de masse comme le nôtre doit tenir compte des transformations des dernières années dans les médias si l’on souhaite conserver notre capacité à rejoindre la base étudiante. Du contenu s’offre à nous sur le Web dans des quantités toujours plus grandissantes et toujours plus rapidement; le Web est devenu le média d’information le plus important pour une grande partie de la population, dont les étudiant-es. Par ailleurs, si quelques associations se sont montrées heureuses d’avoir beaucoup de journaux à distribuer, d’autres ont mentionné à plusieurs reprises le manque d’efficacité du journal imprimé, se retrouvant souvent avec des boîtes de centaines d’exemplaires de l'Ultimatum abandonnés soit par manque d’intérêt des militant-es, soit par manque de convivialité pour la base étudiante. C’est pourquoi moins miser sur les solutions papier (réduire le tirage et le nombre de parutions) au profit d’une nouvelle plate-forme Web nous permettra de partager de l’information rapidement et de rehausser la capacité de diffusion de contenu original et de qualité (et non pas simplement repartager des articles issus des médias de masse en y ajoutant des slogans) à moindre coût et d’une façon plus soucieuse de l’environnement.


Des idées innovatrices
L’avenir des médias étudiants réside dans notre capacité à s’inspirer des nouvelles technologies, mais aussi de la conjoncture politique pour re-dynamiser les voix étudiantes déterminées à agir. Une plate-forme web ouvrirait une multitude de possibilités pour le mouvement étudiant. En voici deux exemples.

  • La plate-forme servirait de relais d’informations, mais aussi d’organisation. Les événements tels que les projections, conférences, formations et panels sont nombreux et il est souvent compliqué de s’y retrouver surtout, lorsqu’on ne se tient pas proche du milieu militant. Il serait intéressant d’ajouter un calendrier interactif par région, où toutes les activités formatives issues de la gauche seraient regroupées.
  • Nous pourrions aussi développer la culture du partage de connaissance en produisant des enregistrements vidéo lors des instances, des conférences et des ateliers de formations afin de les mettre en ligne sur la plate-forme web. La démocratisation des informations et de la formation, par la diffusion sur le web, permettrait une plus grande égalité entre les militant-e-s de partout au Québec.


Ces idées sont en cours de développement, et il est nécessaire de mettre à contribution toutes nos compétences afin de dépasser toutes les limites que le mouvement étudiant s’est imposées au cours des dernières années. Le fonctionnement de ce médium serait ouvert, avec une implication ponctuelle ou à long terme, mais surtout vivant et inclusif. N’en tienne qu’à nous de produire des textes, des vidéos, des réflexions, des débats et surtout de rendre nos médias dynamiques; de rendre nos médias à notre image.


Il est essentiel pour la pérennité du projet que les gens s’y impliquant proviennent de partout au Québec.  Si des gens veulent contribuer à la création de la plate-forme, n’hésitez pas à écrire à l’adresse suivante: plateformemediaetu@gmail.com 

Sarah Amahrit (AESS-UQAM)
Thierry Beauvais-Gentile (SECMV)
Zoé Bellehumeur (SECMV)
Alice Brassard (SECMV)
Rainari Castro-Meija (SECMV)
Jadd-Abigael Céré (AGEECJ) 
Jérémie Cholette (AGECVM)
Alex Chrysagis (AESS-UQAM)
Xavier Condomines (AGES)
Jasmin Cormier-Labrecque (AFÉA-UQAM)
Sophie Dansereau (SOGÉÉCOM)
Dorian Desjardins-Leclerc (AGECVM)
Félix Dumas-Lavoie (SECMV)
Samuel Dupuis (AGEFLESH)
Joëlle Dussault (AFESH-UQÀM)
Chanel Fortin  (SECMV)
Jean-Christophe Gascon (AFESH-UQAM)
Carl Gosselin (AGECVM)
Sami Haiouani (AGEFLESH)
Laurent Hotte (AFESH-UQAM)
Pierre-Luc Junet (GSA)
Alexandre Lamont (AFESH-UQAM)
Hélène Laramée (AGEFLESH)
Vanessa L’Écuyer (AFESH-UQAM)
Louis-Thomas Leguerrier (AELCUM)
Gabrielle Morin-Rochon (AECSL)
Samuel Nolet (SECMV)
Amélie Poirier (AFESH-UQAM)
Ariane Renaud (SECMV)
Valérie Simard (ADEESE-UQAM)